Crimes et gens de guerre au Moyen Âge


En raison de la violence extrême dont il semble capable, l’homme de guerre incarne l’une des grandes peurs de la société de la fin du Moyen Âge. Au sortir de la guerre de Cent Ans, dans l’Angleterre, la France et les principautés bourguignonnes du XVe siècle, il devient urgent pour les pouvoirs publics de réformer les armées et d’encadrer l’usage légitime de la force publique. Les excès des gens de guerre en dehors du champ de bataille sont désormais considérés comme des crimes devant être sévèrement punis par la justice. Dans ce contexte de renforcement de la discipline militaire, les monarques anglais, français et bourguignons continuent pourtant à accorder fréquemment le pardon à leurs soldats. Loin d’être le signe d’un éventuel laxisme du pouvoir royal ou princier, les centaines de lettres de rémission et de pardon octroyées aux gens de guerre se révèlent au contraire un important instrument de régulation des armées. À partir de cette documentation exceptionnellement riche, ce livre interroge les liens entre violence guerrière, justice et pardon, et offre un regard nouveau sur les gens de guerre et leurs crimes à la fin du Moyen Âge.

  • Due to the extreme violence they seemd capable of, soldiers embodied one of the greatest fears of late medieval society. In the aftermath of the Hundred Years’ War, in 15th-century England, France, and the Burgundian principalities, it became urgent for public authorities to reform the armies and regulate the legitimate use of public force. The misconduct of soldiers outside the battlefield was now considered a crime that had to be severely punished by the justice system.

    In this context of tightening military discipline, however, English, French, and Burgundian monarchs continued to frequently grant pardons to their soldiers. Far from indicating royal or princely leniency, the hundreds of remission and pardon letters granted to men of war were, on the contrary, an important tool for regulating the armies.

    Drawing on this exceptionally rich documentation, this book explores the connections between wartime violence, justice, and pardon, offering a fresh perspective on soldiers and their crimes at the end of the Middle Ages.

REVIEWS:

“Un ouvrage qui vient utilement enrichir l’histoire de l’armée, de la criminalité, de la justice et de la genèse de l’État moderne.”

— Didier Lett, Histoire & Civilisations (2024).

“Une réflexion stimulante sur les politiques gracieuses des souverains de la fin du Moyen Âge.”

— Adrien Carbonnet, La Vie des idées (2024).

“L’étude de Quentin Verreycken contribue à nuancer la vision d’une justice qui serait principalement répressive, dans le long processus (non-linéaire, comme cet ouvrage le montre) d’une construction étatique.”

— Marie-Hélène Méresse, Criminocorpus (2024).