Pour nous servir en l’armée


Quentin Verreycken, « Pour nous servir en l’armée ». Le gouvernement et le pardon des gens de guerre sous Charles le Téméraire, duc de Bourgogne (1467-1477), Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2014 (Histoire, justice, sociétés). ISBN : 9782875582782.

Dans l’imaginaire collectif, la fin du Moyen Âge est souvent réduite à la caricature d’une période noire de violences permanentes, dont la guerre était la plus terrible incarnation, et l’homme de guerre, le plus sanguinaire protagoniste. Pourtant, à l’orée de l’époque moderne, la transformation des structures militaires entraîne la naissance de nouveaux moyens de contrôle des armées. Ce livre étudie les différents moyens d'encadrement de la violence des combattants dans les anciens Pays-Bas sous le règne du duc de Bourgogne Charles le Hardi, dit le Téméraire (1467-1477). Il met en lumière comment, en temps de guerre, des mécanismes juridiques, politiques et sociaux sont susceptibles de transformer certaines pratiques en crimes, eux-mêmes plus ou moins bien réprimés par la justice. Au travers d’une analyse approfondie de l’usage du pardon princier, il souligne l’existence d'un véritable « gouvernement par la grâce » au sein des armées bourguignonne, une forme de pratique de pouvoir qui coïncide avec la professionnalisation de la guerre, la construction de l’État moderne et l’émergence d'un nouveau statut donné aux combattants.

Ce livre constitue la première monographie consacrée à la justice militaire et à l’encadrement de la criminalité des combattants à la fin du Moyen Âge, avec pour cas d’étude les principautés des ducs de Bourgogne.

 

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Recensions :

Loïc Cazaux, Le Moyen Âge (2015) : « venant combler une lacune importante (…) l’ouvrage illustre la montée des réflexions sur les liens entre le développement des institutions militaires, l’affirmation du pouvoir souverain et les pratiques judiciaires. (…) L’historien consultera avec profit les apports de [cette] étude pour traiter de questions fondamentales sur la construction de l’État bourguignon et les caractéristiques des pratiques judiciaires face à la guerre à la fin du Moyen Âge ».

Michael Depreter, Revue belge de philologie et d’histoire (2016) : « l’auteur propose une analyse convaincante qui appelle des comparaisons dans le temps et dans l’espace afin (…) de mieux comprendre, dans la longue durée, l’unicité et la précocité de cette armée bourguignonne « disciplinarisée » façonnée par Charles de Bourgogne ».

Christophe Masson, Revue historique (2016) : « Tout à fait convaincant, doté d’une riche bibliographie (…) cet ouvrage sera sans doute appelé à être fréquemment utilisé par nombre de chercheurs ».

Steven Gunn, English Historical Review (2017): “While the sample of letters at the heart of the study is small (…), the book manages to extract impressively large amounts from them, down to the level of fragments of reported speech. Overall it shows that, while Charles took his prerogative of grace seriously and was involved with soldiers’ remissions even more than those for his other subjects, relations between soldiers and civilians were rarely easy and neither were relations among soldiers themselves.”